Voies lacrymales

Invisible mais fondamental, le système lacrymal veille en permanence au bien-être de nos yeux. Il régule un cycle précis : produire, diffuser et évacuer les larmes, permettant ainsi une lubrification optimale et une protection efficace contre les agressions extérieures. Pourtant, nous en parlons peu. Comprendre le rôle et le fonctionnement des voies lacrymales permet de mieux apprécier leur importance au quotidien.

Un système lacrymal bien orchestré

L’équilibre du film lacrymal repose sur un mécanisme précis permettant l’hydratation et la protection de l’œil. Ce processus commence par la glande lacrymale, située dans la partie supéro-externe de l’orbite, qui produit la composante aqueuse des larmes. Une fois sécrétées, ces larmes sont réparties de façon homogène sur la surface oculaire grâce aux mouvements réguliers des paupières. Le système lacrymal ne se limite pas à la production de larmes, il joue également un rôle essentiel dans leur évacuation et leur renouvellement constant.

Les étapes du drainage lacrymal

Le drainage s’effectue en plusieurs étapes :

  • Les points lacrymaux, situés au bord interne des paupières, captent l’excès de larmes.
  • Les canalicules lacrymaux dirigent ensuite ces sécrétions vers le canal d’union et le sac lacrymal, logé près de l’angle interne de l’œil.
  • Les larmes poursuivent leur trajet dans le canal naso-lacrymal, qui les évacue dans la fosse nasale, empêchant leur accumulation excessive.

Un mécanisme de protection contre le reflux

Ce circuit fonctionne en continu pour maintenir un équilibre optimal et éviter toute accumulation excessive de larmes. À l’extrémité du canal naso-lacrymal, la valve de Hasner empêche le reflux des sécrétions vers l’œil, ce qui permet ainsi leur évacuation fluide et efficace.

Principales affections des voies lacrymales

Les troubles lacrymaux peuvent affecter différentes parties du système de drainage des larmes et être causés par des anomalies structurelles ou des infections. Parmi les pathologies les plus fréquentes, on retrouve :

  • La dacryocystite, une infection du sac lacrymal provoquant une inflammation douloureuse.
  • L’obstruction congénitale, un blocage du canal naso-lacrymal présent dès la naissance, empêchant l’évacuation normale des larmes.
  • La sténose des canalicules, caractérisée par un rétrécissement des conduits lacrymaux, limitant le drainage et provoquant un larmoiement excessif.
  • La sécheresse oculaire, paradoxalement responsable d’un larmoiement réflexe, dû à un déficit en larmes de bonne qualité.

Un diagnostic précis permet d’adapter la prise en charge et d’éviter les complications associées à ces dysfonctionnements lacrymaux.

Manifestations d’une obstruction lacrymale

Une obstruction des voies lacrymales perturbe l’évacuation des larmes, entraînant divers symptômes plus ou moins marqués. Une vision temporairement brouillée peut être le premier signe remarqué, l’accumulation excessive de larmes altérant la netteté du regard. Cette rétention lacrymale favorise aussi des infections récurrentes, comme la dacryocystite, qui peuvent provoquer des douleurs et un écoulement purulent.

En parallèle, l’obstruction entraîne souvent un larmoiement excessif, les larmes débordant sur la joue faute de drainage efficace. Les paupières, soumises à cette humidité constante, deviennent rouges et sensibles, traduisant une irritation locale. Dans certains cas plus avancés, une tuméfaction du sac lacrymal peut apparaître, due à l’accumulation prolongée de larmes et de débris dans la cavité obstruée.

Quelles sont les causes du larmoiement ?

Un larmoiement anormal peut résulter d’un problème de drainage lacrymal, d’une réaction irritative ou d’un trouble anatomique des paupières. Une obstruction des voies lacrymales empêche l’élimination naturelle des larmes, qui s’accumulent et débordent. Ce dysfonctionnement est une cause fréquente de larmoiement chronique.

Dans d’autres cas, c’est l’environnement qui est en cause. Une exposition prolongée au vent, au froid ou à une lumière intense, stimule une production excessive de larmes, comme la présence d’irritants tels que des allergènes, des corps étrangers ou certaines infections. Enfin, des anomalies palpébrales, comme l’ectropion ou l’entropion, modifient l’orientation des paupières et empêchent les larmes de s’évacuer correctement, provoquant ainsi un larmoiement persistant.

Examens pour diagnostiquer une pathologie lacrymale

L’exploration des voies lacrymales nécessite plusieurs types d’examens afin d’évaluer aussi bien la production lacrymale que la bonne circulation des larmes. Pour commencer, des tests fonctionnels comme le test de Schirmer et le Break-up Time permettent respectivement de mesurer la quantité et la stabilité des larmes sur l’œil. En cas de suspicion d’une obstruction lacrymale, une irrigation avec une solution saline est pratiquée afin de vérifier la perméabilité des conduits. Si cette méthode ne suffit pas à identifier la cause du problème, des examens d’imagerie comme le dacryoscanner ou l’IRM sont réalisés pour détecter d’éventuelles malformations ou tumeurs. Enfin, l’endoscopie lacrymale permet d’examiner directement les voies lacrymales afin de visualiser avec précision d’éventuels blocages. Ces différentes techniques, mises en œuvre par le Pôle Ophtalmologique Massy-Verrières dans l’Essonne, aident à établir un diagnostic fiable et à adapter la prise en charge du patient.

Prise en charge des pathologies lacrymales

Le traitement des troubles des voies lacrymales dépend de leur origine et de leur gravité. Une approche médicale est souvent privilégiée en première intention, tandis que la chirurgie devient nécessaire en cas d’échec ou d’obstruction sévère.

Pour les formes légères, l’utilisation de larmes artificielles permet d’atténuer la sécheresse oculaire et d’améliorer le confort visuel. En présence d’une infection, des antibiotiques sous forme de collyres ou de comprimés sont prescrits pour éliminer les bactéries responsables de l’inflammation. Chez les nourrissons souffrant d’une obstruction congénitale, un massage spécifique des voies lacrymales est recommandé afin de favoriser leur ouverture naturelle.

Lorsque le traitement médical ne suffit pas, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Le sondage lacrymal, principalement pratiqué chez les jeunes enfants, permet de rétablir la perméabilité des voies lacrymales en débloquant les conduits obstrués. Dans les cas plus complexes, une dacryocystorhinostomie (DCR) est réalisée afin de créer une nouvelle connexion entre le sac lacrymal et la fosse nasale, facilitant ainsi l’évacuation des larmes. Après certaines opérations, des tubes lacrymaux temporaires peuvent être placés pour maintenir le canal ouvert et éviter une récidive de l’obstruction.

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